27.3.18

Rencontrer les correspondants : Fabien Aubril > Cherbourg

Originaire de Caen c’est aux Beaux arts de Cherbourg que j’ai poursuivi mes études puis aux Arts Déco de Paris en Architecture intérieure. Pendant mes études je remplis mes premiers carnets, observations, projets en cours, rêveries... De retour en Normandie je m’installe dans le Nord Cotentin, près de Cherbourg ou j’enseigne les arts plastiques. Inspiré par les (magnifiques et méconnus ! ) paysages du Cotentin je peins régulièrement au pastel à l’huile puis je mixe les techniques sur papier et sur toile.


 En 2015 en me connectant à Facebook je découvre les Urban sketchers depuis, je remplis à nouveau mes carnets ! En février 2017, lors de vacances en Bretagne je rejoins pour une matinée le groupe usk de Quimperlé. Revenu chez moi, séduit par l’ambiance je décide de proposer un rendez vous par semaine dès juin 2017, composé de deux dessinateurs au début le groupe s’est rapidement étoffé, aujourd’hui nous sommes une quinzaine à nous retrouver tous les samedis matins à Cherbourg. 





J’alterne croquis rapides directement au stylo et travaux plus élaborés à la gouache ou au pinceau à l’encre. J’aime les rencontres que suscite la pratique du dessin en extérieur en France et dans les pays que je visite.
Heureux de faire partie du groupe j’espère continuer à rencontrer les urban sketchers de France et d’ailleurs, en attendant vous êtes les bienvenus ici en Normandie.


www.flickr.com/photos/fabienaubril
Facebook : Fabien Aubril

24.3.18

Paris sans fin

Le titre de Paris sans fin est un clin d'oeil au livre mythique que Alberto Giacometti composa pendant plus de dix ans. Plus de 150 dessins retracent ses déambulations et son errance graphique dans les rues de Paris. Tiriade le publia trois ans après sa mort, en 1969.

J'ai entamé il y a plusieurs années une série de Panoramas des Petits Riens des Petits Bouts du Monde. Un titre à rallonge que j'ai choisi pour déployer et se déplier comme les carnets Leporelli que je fabrique à l'atelier.
Pour ma part, mon Paris sans fin se compose aujourd'hui d'une vingtaine de grands panoramas de la capitale. Mais il faut que je vous raconte ce qui m'a poussé dans cette direction.


Les Petits Riens de Paris. Vue de Belleville
29. IV. 2014. 11H22- 16H30. / 48° 52’ 17’’ N 2° 23’ 7’’ E
Dessin à l’encre de chine pigmentée sépia , rehaussé de cire aquarellée sur papier crème
Leporello 23 volets. Dimensions 14 cm X 207 cm en déplié

C'est d'abord le format particulier du Leporello qui m’a amené à m’intéresser à la question du paysage en dessinant d’une page à l’autre, puis d’une autre page à une autre, et ainsi de suite... jusqu’à atteindre des dessins de plus en plus long et à représenter des panoramas de plus en plus étendus.

Quand mes Petits Riens ont dépassé le mètre linéaire, je me suis alors lancé le défi de représenter des vues à 180° pour réaliser de longs dessins atteignant deux mètres.



Et puis, c’est en commençant à dessiner Paris que j’ai fait le lien avec une gravure que j’ai eu sous les yeux toute ma jeunesse, une spectaculaire vue de Paris (signée Noël Cochin), accompagnée de quatre vues panoramiques (de Nicolas Berey), datant du milieu du XVII ème siècle.
Est-ce ce qui m’aurait amené au cours de ces dernières années à rechercher des points de vue privilégiés qui nous procurent le sentiment de dominer le monde, de l’embrasser du regard, de le posséder, voire de s’y perdre et s’y dissoudre ? Comment n’y avais-je pas pensé plus tôt ?
Il faut croire que les images que nous marquent lorsque nous sommes enfants imprègnent profondément nos imaginaires en les gravant dans notre inconscient.

Alors je me suis demandé si - trois siècles plus tard- je pouvais retrouver les vues décrites par Nicolas Berey sur cette fameuse gravure. Multipliant mes séjours parisiens, j’ai arpenté les rives de la Seine pour effectuer mes repérages jusqu’à pouvoir identifier deux points de vue restés assez proches et fidèles à ce qu’ils étaient près de trois cents cinquante ans plus tôt.
Alors je me suis amusée à dessiner ces Panoramas comme un hommage à ces artistes du passé qui ont partagé des préoccupations qui relèvent pourtant d’une étonnante modernité et comme un clin d’oeil à tous ces Petits Riens qui font les oeuvres.










Les Petits Riens de Paris. Vue du Pont des Arts,
Galerie du Louvre, Isle du Palais et environs. Hommage à Noël Cochin et Nicolas Berey, trois siècles plus tard. 22. IV. 2016. 15H17 - 23. IV. 2016. 13H53 / 48° 51’ 33’’ N 2° 20’ 16’’ E
Dessin à l’encre de chine pigmentée sépia , rehaussé de cire aquarellée sur papier crème
Leporello 20 volets 9 X 14 cm. 180 cm en déplié

Toutes ces vues panoramiques posent incontournablement «la question de notre rapport au monde et au paysage». J'y dévoile le même rêve d'artiste qui animait Giacometti: dominer la vision et fixer un réel qui nous échappe.
Ces derniers jours, je suis revenue malgré le froid sur le pont des arts et commencé enfin la suite pour une vue à 360 °, mais je me réserve de partager cette histoire avec vous une prochaine fois..

Bénédicte Klène, chroni-croqueuse
https://www.flickr.com/photos/lespetitsriens/

12.3.18

Le défi #OneWeek100People#


Ou plutôt pour moi, #OneWeekend100People#

Liz Steel et Marc Taro Holmes, Urban sketchers du Canada et d’Australie, proposaient la semaine dernière une nouvelle édition de ce défi pour pratiquer, s’entrainer, aiguiser le regard et la main.
oneweek100people_horizontal1


Pendant toute la semaine, j’avais dans le sac la trousse de dessin et le carnet, et même deux, mon carnet en cours et le petit accordéon, fait main pour l’édition 2017, où il y avait encore plusieurs pages blanches pour dessiner plein, plein de gens.
Alors que sur les réseaux, je voyais les croquis du défi publiés jour après jour par d’autres dessinateurs, - de quoi largement se motiver - , mes carnets restaient dans le sac. Dessiner des personnes n’est pas trop mon dada… Et ajouter à cela l’envie de rentrer chez soi après la journée de travail, la météo, ou la flemme simplement…

Et puis arrive samedi, et là, j’ai du temps, le soleil a pointé ses rayons. L’envie de participer est là ! Même en retard.

Selon les dessins, ce fut directement à l’aquarelle, ou feutre, ou feutre et aquarelle. Un peu de crayon aussi pour et à cause de la vue plongeante à la bibliothèque. Plutôt des silhouettes, mais j’ai essayé le plus souvent, de mettre un peu de contexte, ne serait-ce que par la présence d’un banc.

Première étape au marché Place Leclerc, le grand marché angevin du samedi.

  180310_Marche-01 180310_Marche-02

Début d'après-midi sur le boulevard Foch, en arrière des stations de bus et de tram. Les personnes sont surtout de dos ou assez loin pour ne pas se rendre compte que je les dessine.  180310_Boulevard-01 180310_Boulevard-02

À la bibliothèque, c'est différent. Les gens ont beau être plongés dans leur journal ou leur bande dessinée, il y a foule en ce samedi et l'espace n'est pas grand. Ruser en dessinant la salle de lecture du rez-de-chaussée depuis le 1er étage ou avoir une bd ouverte qui cache le carnet.  180310_Bibliotheque-01 180310_Bibliotheque-02

Dimanche, une exposition se termine au château. Il y aura sûrement un peu de monde, sinon au Bout du monde, point d'observation très fréquenté sur la Maine.  180311_Chateau-01 180311_Chateau-02
Défi terminé. Le nombre de personnes y est mais le plus plaisant, c'est d'avoir pris le temps et de trouver des occasions et des contextes différents !

1.3.18

Une de mes places préférées de Paris

A travers cette publication, je vais vous faire partager quelques uns de mes dessins et aquarelles sur une de mes places préférées dans Paris, et une des plus anciennes aussi. Il s'agit de la Place des Vosges.

Une harmonie architecturale s'organise autour d'un carré de 140 m par 140 m. Elle est inaugurée en 1612 après sept années de travaux. Le centre de la place, initialement plat et sablé, sert d'abord pour diverses manifestations comme des tournois, ou même des duels. Le jardin clos n’apparaît qu'en 1670, puis la plantation d'arbres au 18e Siècle. Les actuelles grilles datent de 1840.
---
---
Après la Révolution,  elle est appelée « place des Fédérés », puis « place du Parc-d'Artillerie », « place de la Fabrication-des-Armes » et « place de l'Indivisibilité » avant de redevenir "Place Royale" sous la Restauration. Un temps "Place de la République" nous devons son nom actuel au  premier  département à s’acquitter de l'impôt.
---

---
Les trente six pavillons de pierres et de briques, aux fenêtres à petit carreaux, coiffés de toitures en ardoises offrent une unité architecturale quasi parfaite et s'organisent de part et d'autre de bâtiments plus élevés situés au quatre points cardinaux. Au nord, st trouve le Pavillon de la Reine (et un hôtel éponyme), et au sud, le Pavillon du Roi, bien, qu'à ma connaissance, aucun souverain n'ait habité cette place.
---

---
Voici le pavillon du Roi visible depuis la rue de Birague.
---

---
Une autre endroit à l'architecture similaire existe en France, la place Ducale de Charleville-Mézières. L’Hôpital Saint Louis à Paris offre aussi beaucoup de similitudes. Elle est évoquée dans un article écrit par Thomas Gillard un autre correspondant sur ce blog et que vous pouvez retrouver ici.
---

---
Quatre fontaines viennent compléter le jardin central, appelé aujourd'hui square Louis XIII au milieu duquel trône la statue du roi sur son cheval.
---



---
Depuis la place des Vosges et ses arcades qui abritent essentiellement des cafés, restaurants et galeries d'Art, tout à chacun peu accéder au jardin de l'Hôtel de Sully. C'est sur un dessin aquarellé de sa façade nord et deux croquis du bâtiment annexe qui lui fait face, que je termine ce récit.
---

---

---
J'aurai l'occasion de retourner sur cette place pour y peindre des aquarelles d'été.
---
Nicolas globe croqueur.