Au cours de cette année, j’ai pu assister à des
représentations d’Angers Nantes Opéra. Mi-juin, l’institution lyrique a donné
au Théâtre Graslin (Nantes) "Le Vaisseau fantôme", un opéra en
trois actes et en allemand de Richard Wagner. En parallèle, l’opéra était
diffusé sur grand écran à Rennes et Angers, en plein air. Alors, le soir de la représentation, munie
d’un coussin de chaise pour m’asseoir sur les marches de la place du Ralliement
(bien apprécié avec une durée de 2h15 !), j’ai assisté à l’opéra.
Arrivée en avance, j’ai patienté en dessinant l’écran géant
sur la place et quelques spectateurs. Au cours de la représentation, j’ai
« complété » l’écran avec une scène de l’acte II : Senta
fascinée par la légende du capitaine du Vaisseau fantôme, Erik son prétendant qui
lui parle de mariage et le Hollandais qui parait et à qui Senta jure fidélité à
mort.
La mise en scène
plaçait les chanteurs dans un bassin rempli d’eau. La présence de cet élément
liquide ajoutait une dimension supplémentaire presque fantastique avec le bruit
des clapotis, l’effort des choristes, la brume à la surface, les reflets
lumineux bleu nuit ou rouge intense.
Aussi bien menée fut la captation en live et sa diffusion
sur grand écran, permettant les focus sur les visages et ainsi bénéficier des
expressions intenses, des jeux de regards,
je regrette de n’avoir pas vu la représentation dans l’obscurité de
l’opéra, pour être isolée des bruits d’une place ouverte aux va et vient des
passants, et des terrasses de café qui de temps en temps détournaient
l’attention.
Mais l’initiative d’accessibilité de l’opéra à tous est
belle et fonctionna ce soir-là. Cette ouverture faisait suite à des ateliers
amateurs de chant ou comme un dimanche de mai, à une séance en live dans la
bibliothèque municipale. Le chœur masculin d’Angers Nantes Opéra et un des
solistes du "Vaisseau fantôme" ont chanté quelques extraits d’œuvres. Croquis au
crayon suivi a posteriori de la mise en couleurs.
Plutôt dans l’année, c’est l’oratorio "San Giovanni Battista" d’Alessandro Stradella qui était à l’honneur. Privilégiée, j’ai pu assister à une première représentation dans une église du quartier Montplaisir, à moins de 5 mètres des musiciens du Banquet céleste qui ont sublimé la partition en se répondant entre un concerto grosso et un concertino.
Lors du premier acte, les solistes
chantaient dans l’allée entre les spectateurs ! Cette proximité de jeu et
de chant !! La suite de la mise en scène à travers l’architecture du
palais et la recherche des costumes sublimait la beauté des voix. J’avais pu d’ailleurs avec des lycéens
rencontrer le créateur des costumes qui nous a présenté ses choix, ses souhaits
et les contraintes.
En avril, le même oratorio était donné dans l’église où je
travaille. De permanence, les deux soirs de la représentation, à plus de 40
mètres de la scène cette fois-ci, c’était toujours aussi beau même si la
distance nuançait l’émotion communiquée. De mon poste à l’accueil, j’ai dessiné
le plateau dans le chœur de la collégiale, les silhouettes lointaines des
solistes pour garder trace de la représentation et ancrer l’émotion initiale.
"Soufflez donc, furieux tourbillons...", extrait de San Giovanni Battista,