Me faire me déplacer, c'est un peu comme songer à faire déménager la Tour Eiffel. La logistique est lourde... je ne suis pas la sketcheuse typique, la brosse à dent toujours dans la poche, non monsieur. Mais, là, franchement, c'était irrésistible, comme programme : d'abord une nocturne du dessin à la Cité de l'Architecture, en compagnie de Jérémy Soheylian et de croqueurs parisiens, puis une visite dessinée de la Manufacture des Gobelins sous la houlette de Valérie Parvais, qui y travaille dans l'atelier de basse-lisse et que les USk connaissent bien. Elle a réussi à décider sa hiérarchie à recevoir une douzaine de maniaques du croquis et à nous ouvrir les portes des ateliers, du musée et, surtout, de la cantine des Gobelins ! Eurodisney n'a plus qu'à bien se tenir. D'abord, pour Mickey, je ne me serais pas déplacée !
La cité de l'Architecture et du Patrimoine se trouve près du Trocadéro, où les bières coûtent 6 euros (c'est juste pour la rime). Mais le musée est impressionnant, rempli de moulages de tympans des plus beaux édifices religieux de France. Une merveille. Comme si on visitait toutes les cathédrales à la fois, dans une scénographie sobre mais majestueuse. Et peu éclairée, ce qui rend le croquis sportif pour les yeux... mais ça vaut la peine de s'échiner. Plus d'images de ce lieu magique sous le pinceau de Marion Rivolier, d'USk Paris, à cette adresse.
La Manufacture des Gobelins, quant à elle, se situe dans le XIIIe arrondissement, sur l'avenue du même nom, mais, quand on y a ses entrées, on passe par un autre côté, l'entrée des artistes, en quelque sorte... J'avais eu le temps quand même de m'occuper de l'imposante façade principale avant de m'engouffrer dans ce vaste ensemble de bâtiments de toutes les époques.
Nous avons eu la chance de passer deux heures entières dans l'atelier de basse-lisse en compagnie des lissiers, qui sont toutes des femmes, mais le dictionnaire n'a pas l'air de connaître de féminin pour ce métier (à tisser...). Il paraît qu'en général, l'ambiance y est très studieuse, mais notre venue, la visite d'un photographe et l'équipe de démontage venue enlever du matériel pour sa révision et sa restauration ont contribué à perturber la routine de l'équipe. Mais bon, considérant que les lissiers peuvent répéter la même routine pendant 8 ans parfois, avant de toucher au but, on n'a pas vraiment eu l'impression de déranger, bien au contraire.
Merci à toutes celles qui nous ont accueillis et fait partager leur quotidien, en nous prodiguant toutes les explications dont nous étions avides et en recevant nos dessins avec chaleur et enthousiasme !