Affichage des articles dont le libellé est Vercors. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Vercors. Afficher tous les articles

23.8.16

Du croquis ... à la Géologie

Cet été, j'ai eu l'occasion de randonner dans deux lieux naturels très différents et très étonnants: le bord de mer de Yport, entre Etretat et Dieppe et les montagnes du massif des Bauges.
En feuilletant mon Moleskine, j'ai tout d'un coup été frappé par la similitude, entre ces dessins, des formes et couleurs. Je vous propose pour mon premier post sur USK-F de partager avec vous mes réflexions en croquis.

Yport se situe sur les côtes de la Manche, tandis que le Massif des Bauges se trouve dans les Alpes du Nord surplombant au nord, le lac d'Annecy, à l'ouest, Chambéry et enfin, au sud-est, Alberville.

Je vous laisse partager visuellement mon constat de ressemblance:
Falaise à Yport, juillet 2016


Les Falaises de La Margeriaz dans le Massif des Bauges, aout 2016

Ayant emmené un vieux guide vert Michelin, je me suis replongé dans la géologie et les grandes époques de formation de l'Europe. De plus, j'ai toujours plaisir à essayer de comprendre ce que je voie dans nos montagnes en consultant face à celle-ci (vive l'ipad et la 3G ...) l'excellent site web geo-alp.com.

Et après quelques lectures, j'ai trouvé la clé de cette similitude qui vient se loger à l'ère secondaire (je vous épargnerai les dates ...), c'est à dire avant-hier à l'échelle de la planète.
Petit précis, en croquis illustré, pour mener l’enquête avec vous!
Au commencement ... , à l'ère Primaire, ce qui deviendra la France, est constituée de 4 massif montagneux, formant un arc: Armorique, Central, Vosges et Ardennes. Entre ces massifs, de larges territoires plat et bas en altitude:
 les massifs montagneux de l’ère Primaire

Le plan de coupe traversant cette zone, entre le nord-ouest et le sud-est, peut se résumer à cette vision:
Primaire: massif socle ayant subit une forte érosion

Débute alors l'ère Secondaire qui se caractérise par un affaissement général, associé à un envahissement de ces territoires par la mer. Puis une longue phase de sédimentation commence suivi du tassement de ces sédiments:

Secondaire: affaissement, montée des eaux, sédimentation.

C'est durant cette période que l'on observe que ce sont les mêmes natures de sédiments qui se déposent dans la région de Dieppe et des Bauges.

Arrive alors un nouveau bouleversement majeur caractérisant l'ère Tertiaire: un mouvement général de remonté de la plaque Afrique vers la plaque Europe avec pour effet une élévation générale des terres, un enfoncement de la plaque Afrique sous la plaque Europe, le tout entrainant un retrait de la mer. Commence alors un long mouvement de plissement de la croute terrestre avec comme appui le Massif Central et les Vosges, comme le ferai un tissu de soie que l'on pousserai sur une table. Le Massif des Alpes se forme, entrainant un glissement vers l'ouest de ces  plaques de sédiments qui tombent en se fracturant sur le coté ouest des Alpes. Ces plaques ondulées et brisées viennent former les pré-Alpes (Diois, Vercors, Chartreuse, Bauges, etc). 

Tertiaire: compression, élévation, plissement, rupture et glissement

Entre en piste alors la baisse des températures, ouvrant l'ère Quaternaire. Cela se traduit sur tout le continent Europe par une glaciation formant des glaciers de plusieurs kilomètres d'épaisseurs. Ces glaciers étant autant soumis à la gravité qu'aux mouvements des plaques, se déplacent alors, érodant les  massifs montagneux. De longues vallées se creusent formant des baquets, des amas de rochers (moraines frontales, latérales ou dorsales). 
Puis le climat se réchauffe, les glaciers fondent jusqu'à se cantonner aux vallées de haute altitude. Les pluies et les fontes entrainent la formation de rivières déplaçant les rochers, dissolvant les roches, creusant des gorges et clues, entrainant des glissements de terrains et créant des ravines. 
Les paysages prennent alors l'apparence que nous leur connaissons et qui se transforment toujours.

 Quaternaire: glaciation, Érosion glaciaire, réchauffement, érosion par ruissellement

Si nous retournons sur les deux lieux des croquis, points de départ de ce post, nous observons alors que la mer vient frapper nos sédiments du Secondaire, entrainant la chute de ceux-ci et formant ainsi ces splendides falaises de Yport:

Dans les Bauges, on a deux situations distinctes selon que l'on est loin des alpes (Bauges occidentales) ou proche (Bauges orientales).

Dans les Bauges occidentales, les plissements ont été associé à des fractures sismiques entrainant un glissement le long des failles. Puis l'érosion glacière et de ruissellement vient sculpter cette matière pour former ces splendides falaises courant tout du long des failles:
 
Bauges occidentales: fracturation et transformation des couches de sédiments due à l’érosion

Les Bauges, tout comme les autres massifs des pré-Alpes, se constituent en Anticlinal (sédiments bombés formant une montagne aux courbes langoureuses) ou bien Synclinal (vallées dont les montagnes latérales sont comme coupées au couteau).
Ce sont ces synclinals qui forment alors la longue falaise de la Margeriaz que je ré-affiche ici:

Vue latérale de la Margeriaz


La situation dans les Bauges orientales est différente. Les couches de sédiments sont bien plissés à l'ère tertiaire, mais beaucoup plus fortement, au point que certains plis peuvent être à la verticale!
Puis à l'ère quaternaire, l'érosion du aux glaciers est beaucoup plus radicale, supprimant tout simplement tout ce qui dépasse. Enfin, l'érosion par ruissellement vient finir de tailler les montages telles que j'ai pu les croquer.
Bauges orientales: plissement marqué, abrasion glacière radicale, érosion par ruissellement

Trois montages de ces Bauges orientales montrent parfaitement cette action:

Mont Pecloz et arêtes de l’Arpète dans les Bauges (les couches de sédiments sont verticales!)








Mont Trélot comme tranché  et montrant chacune de ses couches











Enfin, le Mont Colombier sectionné de part et d'autre, ne laissant que le fond du synclinal
Mont Colombier

Une rapide recherche dans mes anciens carnets m'ont permis de retrouver d'autres figures de cette géologie très travaillée, que ce soit dans le Vercors ou le Diois:
Vercors, hauts plateaux

Diois, Le synclinal de Saou surplombé des 3 Becs
 
Vercors, bel exemple d'érosion par le torrent de la Borne ayant transpercé le plateau
Tout ceci étant dit, n'étant pas spécialiste, peut être ai-je conclus un peu vite, mais au moins cela m'aura fait observer à posteriori ce que j'avais déjà eu grand plaisir à croquer sur le vif (même si les montagnes bougent peu ;-)).

Vous pouvez retrouver l'album intégral des croquis fait dans les Bauges ici:
2016, Les Bauges, randonnee itinerante  

9.6.15

Printemps Grenoblois

150508 Belledonne, La Croix de Chamrousse
La Croix de Belledonne, 2926m
Il y a des randos un peu ratées comme celles-ci où on se dit chic-c'est-l'été puis on se retrouve à plus de 2000 mètres sous la neige par un beau mois de Mai en haut d'une station hors saison sans charme. Mais, bonne nouvelle, on peut ramasser tout un tas de trésors et se faire des colliers de collerettes à bâtons de ski.

150512 Grenoble, vue sur l'ile verte
Grenoble, quartier l'île Verte, 220m
Petit panorama de l'Ile Verte, depuis le FabLab de grenoble au pied de la Bastille. On aperçoit les Trois tours, devant les contreforts de Belledonne, et au loin, quand il fait beau, la Grande Tête de l'Obiou.

150530 Le Pic St Michel
Vercors, le Pic Saint Michel, 1966m
Les marmottes ne sont pas loin dans les pierriers calcaires du plateau du Vercors. On peut les entendre siffler si l'on s'arrête en silence, discrètement posté, jumelles à l'affût derrière un bonzaï d'altitude. Manque de bol, en cette saison, les troupeaux de trailers les affolent et elles préfèrent rester loin du sillon de musc des sportifs et de leurs baskets fluo. Le Pic saint Michel est à quelques virages de Grenoble, très fréquenté par les familles ou les courageux bivouaqueurs qui viennent y contempler le soleil se levant sur la vallée.

Lac de Paladru
Lac de Paladru, 492m
Par les grandes chaleurs grenobloises, on peut aussi rester en plaine et goûter aux plaisirs d'une baignade à Charavines Beach, petit morceau de terre pas encore privatisé sur la rive du lac de Paladru. L'ambiance y est presque à la marseillaise : toutes les serviettes se touchent et s'asperger de crème solaire sans arroser son voisin devient un défi. Mais on vous le dit bien gras et rouge : la baignade est interdite !! C'est d'ailleurs bien pour cela que l'accès à la plage est jalonné d'autres pancartes :"rue des bains", "chemin des plages" ou encore "site des baigneurs" ...