Ces congés passés m'ont permis de passer quelques jours dans la vallée de Modane, plus précisément à Aussois, mais également plus au fond de la vallée pour faire du ski de fond à Bessans.
Préparation de mon matériel, en mode automatique, avant de descendre en voiture. Arrivé à Aussois, un peu de neige, un superbe soleil, une température supportable en polaire. On peut parler de conditions idéales pour sortir croquer après être descendu des ski de skating!
Mais surprise, mon carnet Hahnemuhle étais resté sur le petit meuble à Paris... J'ai bien le reste mais pas le support. En 20 ans de croquis, je crois que c'est la première fois que je l'oublie. Frustrations ...
Ouverture un peu agacé de mon sac de matériel de dessin que j'avais emporté et je redécouvre un vieux carnet kraft légèrement cartonné que j'avais commencé il y a au moins 6-7 ans sans grand enthousiasme à l'époque. J'avais pris aussi une micro boite de 5 pastels secs allant du blanc au bleu soutenu que je n'avais pas encore utilisé.
Me voici donc partant avec ce carnet imprévu, sortant par la force des choses de ma zone de plaisir habituel de croqueur.
Le premier croquis fait plutôt penser à un rodage. j'utilise mon feutre rouge et finalement le pastel se cherche. Mais je découvre combien le grain du papier vient raconter les milliers de reflets que la neige offre. Le ciel bien écraser et dire trop d'une nature qui est résumée à des formes, des ombres et reflets et dire des volumes subtils.
Le sujet de ce croquis m'est familier puisque je l'avais déjà croqué il y 4 ans: la Pointe de Bellecombe. Il est déjà 16h, les ombres s'étirent !
Pointe de Bellecombe (vue depuis Aussois) |
Il suffit de me retourner pour me trouver en contre plongée du Roc des Corneilles que j'ai fait en randonnée pédestre cet été et ou se trouve le Trou de la Lune (https://flic.kr/p/27GvhBN). J'y confirme mon idée de mélanger l'aquarelle pour les premiers plans, les pastels pour les sommets, le tout à l'encre comme croquis de base. Toute la place est laissée à la lumière que le pastel révèle.
Roc des Corneilles (vue depuis Aussois) |
Ces mélanges m'apportent une grande satisfaction d'autant que ce n'est pas la première fois que je m'attaque à ces paysages de neiges. Le contraste avec le fond en Kraft est trop sympa. A la fois, il enlève toute la lumière de l'aquarelle mais en même temps il fait exploser la lumière de la pastel sèche. J'avais beaucoup fait de pastel sec au début des années 2000, sur papier journal, des portraits africains et indiens, dans le style de Titouan Lamazou. J'avais, à l'époque, beaucoup aimé cette lumière que le pastel sec donne en reflexion.
C'est donc en me tournant vers le Mont Froid, plus à l'est de pointe de Bellecombe que je décide de plus investir dans les ombres/lumières, mon thème préféré après l'architecture.
Mont Froid (vue depuis Aussois) |
Qu'importe, entre les arbres, cette chaine très massive émergeait avec beaucoup de sérénités. Le croquis s'imposait! Sur la gauche, la pointe de Lanserlia marque notre point de départ de notre randonnée itinérante que nous avons fait l'été dernier autour des Glaciers de la Vanoise (https://flic.kr/s/aHsmoZieAB). Ce n'est pas si souvent que je reviens en hiver sur un lieu de randonnée itinérante et je suis frappé de voir cette montagne devenue inaccessible par les quantités de neige.
Massif du Grand Roc Noir (vue depuis les hauteurs de Sardière) |
La neige fondant à vue d'oeil, nous rechaussons les chaussures de randonnée pour tenter d'apercevoir les chamois sur l'éperon de Chatalania. Sans succès puisqu'une famille a élu les belles pentes de ce belvédère pour faire de la luge ...
Un petit chalet, avec un banc m'offre une vue panoramique sur l'aiguille de Scolette qui surplombe Fréjus. Je peut dans ce croquis me plonger dans cette vallée sans chemin de randonnée, mais qui me plairai bien d'explorer au autre été.
Aiguille de Scolette (vue depuis l'éperon de Chatalania) |
Cette Dent Parrachée est pour moi comme un comble de la montagne. Majestueuse, inaccessible et juste Grandiose.
La Dent Parrachée (vue depuis les hauts de Lanslevillard) |
Le carnet Kraft n'a plus de pages et nous migrons vers le sud du Jura ou la nature est plus en mode automnale qu'hivernale. Fini le croquis pour cette fois ci.
Arrivé à Paris, je cours me racheter un carnet Kraft. Cette expérience improvisée m'a apporté un vrai plaisir de lumière et ombres, dans une palette colorée tout à fait limitée. Je suis déjà près pour la fin février ou je vais retrouver les Bauges, ses falaises calcaires et plein de neige/soleil pour continuer à explorer cette palette "aquarelle-pastelisée".
6 commentaires:
Cette association de l'aquarelle et du pastel est réussie. Et le grain de la neige lumineuse, est sensible.bravo
Magnifique oubli!
Oui, magnifique oubli et merci de nous démontrer la réussite de cette conjugaison d'aquarelle et de pastel sec. Je vais m'essayer à mon tour à ces techniques mixtes.
belles montagnes lumineuses !
Magnifique reportage, un oubli salutaire puisqu'il vous a fait essayer ce papier et y trouver beaucoup de plaisir, et à nous aussi spectateurs!
le hasard fait de belles rencontres ! bravo
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