7.5.21

Dans l'atelier d'un sculpteur de pierre

 Les obstacles à un retour à la normale sont innombrables en ce moment, et l'activité de sketching ne fait pas exception à la règle.  Non seulement l'interdiction de s'éloigner à  plus de dix kilomètres de chez soi à constitué une barrière infranchissable dans notre région très peu densément peuplée, mais, en plus, la météo peu clémente a elle aussi mis un frein à tous les projets en cours.

Malgré tout, le tout petit groupe du Tonnerrois, dans l'Yonne, a réussi à se donner quelques rendez-vous, notamment dans l'atelier d'un sculpteur local, Yvan Baudoin, qui travaille à Dannemoine.  Il nous a ouvert sa porte "toujours ouverte", comme il aime à le souligner, et nous avons pu remplir nos carnets, Anaïs, Eliot et moi, dans son antre poussiéreuse et foisonnante. Une vraie caverne d'Ali Baba, où lui et son complice Stéphane mettaient la dernière main à différentes pièces.

La première semaine, il faisait un peu frisquet, et je me suis rapprochée du poêle, au coin duquel nous venions de manger une tarte à la rhubarbe qui méritait d'être mentionnée ici...  Stéphane était en train de graver une pierre tombale, en y creusant une citation latine non dénuée d'ironie, à petits pocs successifs qui ne laissaient pas augurer le vacarme insoutenable qu'il allait engendrer la semaine suivante.

J'ai eu l'occasion de commencer un autre dessin, dont j'ai posé la couleur le mercredi d'après, quand la pluie m'a rabattue à l'intérieur.  Une verrière filtrait la lumière de ce printemps capricieux, et nimbait les gargouilles d'une aura étrange, à laquelle l'abondante poussière de calcaire n'était pas pour rien.  Je prenais là mes marques pour une manifestation qui aura lieu à Noyers-sur-Serein à la fin du mois de juillet et à laquelle tous les sketchers de France sont conviés : la 12ème édition du Gargouillosium de Noyers, au cours de laquelle des ateliers de sculpture de gargouilles sont organisés et ouverts à tous.  Les USk de Bourgogne y seront cette année pour croquer l'événement, ainsi que le petit village médiéval qui l'accueillera.

Il ne me restait plus, entre deux averses, qu'à tenter de suivre Yvan dans son travail, tâche peu aisée en raison de ses déplacements continuels.  Pour ne rien dire des décibels que lui et son comparse déployaient.  J'aurais pu le dessiner dans trente positions différentes, mais les après-midi passent vite, quand on dessine...


2 commentaires:

gerard darris a dit…

Magnifique ton article Christine, et belles illustrations. Ça donne envie d'y être !

alexandra s.m. a dit…

Superbes sketches aux merveilleuses teintes...merci pour cet article très intéressant!