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Voici un édifice que je qualifierais d'une des "pièces maitresses" architecturales sur les 47 ans de l'annexion par l'Empire allemand de l'Alsace et d'une partie de la Lorraine : la gare de Metz.
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Terminée en 1908, pour remplacer une gare « cul de sac » et jugée trop petite et d’une capacité insuffisante, elle est symbolique à plus d’un titre, à commencer par sa fonction de gare de passage ce qui permettrait aux trains de ne pas rebrousser chemin.
Située à une extrémité occidentale de l’Empire de Guillaume II, elle a été aussi conçue pour acheminer rapidement les canons depuis Berlin, située à 805km, en cas de conflit avec l’état voisin, à savoir la France, à l’époque (Paris n’est qu’à 350 km). Les nouvelles installations devaient aussi permettre de déplacer 20 000 hommes en vingt-quatre heures.
Il est à noter aussi à proximité un important château-d ‘eau destiné à alimenter les locomotives à vapeur.
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Son esthétisme, correspondant à un style éclectique dit néo-roman rhénan
avait tout d’abord pour fonction d’en mettre plein la vue, d’affirmer la
puissance du régime autoritaire du Kaïser, d’être aussi une vitrine sur une
extrémité occidentale du territoire de l’Empire.
Construite en grès de Niderviller, c’est le projet architectural de Jürgen
Kröger qui a servi de base de départ. Jugé trop « Art Nouveau » par
l’Empereur, l’esthétique a évolué peu à peu vers un style dit
« historiciste », puisant sur le roman et magnifiant un Moyen-âge
idéalisé de l’époque de Charlemagne, avec, comme plus bel exemple au pied de la
tour, une représentation de Rolland.
Il fallait à la fois que le bâtiment ressemblât à un église, pour rappeler
les connivences entre le pouvoir civil, politique et religieux du temps des
Empereurs germaniques au Moyen-âge, mais aussi à un Palais Impérial, vu que
l’Empereur, qui avait des appartements privés au sein de l’édifice, aimait se
rendre régulièrement dans la cité messine.
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Je peux donc affirmer sans me tromper que la gare de Metz reflète la nostalgie d’un passé dans lequel le monarque aimait puiser son inspiration. D’ailleurs la gare s’inscrit dans un le quartier dit « Impérial », appelé aussi « Nouvelle ville » avec l’avenue Foch comme une des « colonnes vertébrales » et fort heureusement préservé des bombardements de la Seconde Guerre Mondiale.
Pour en revenir au néo-roman rhénan, un autre édifice à Metz, religieux et protestant, celui-ci, symbolise tout à fait ce style, le Temple Neuf inauguré trois ans avant la gare.
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C’est tout, pour le moment.
Nicolas globe croqueur.
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1 commentaire:
Bonjour.
C'est un style qu'on n'est pas forcément amené à aimé, d'autant plus que la construction de cet édifice s'est inscrit dans un contexte historique particulier, d 'une part, et que son esthétique a été "importée" par l'"envahisseur", mais il faut reconnaître à cette gare une certaine "monumentalité" qui "en jette" et qui s'harmonise dans un quartier à l'esthétique toute aussi intéressante.
Sylvie.
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